Pour les fêtes de fin d’année, pourquoi ne pas ouvrir une belle bouteille d’eau au prix d’un grand cru ? Les eaux dites de luxe à 3, 10 ou 60 euros le litre, c’est l’idée de certains entrepreneurs qui rêvent aujourd’hui de transformer bleue en or tout court. Alors, aubaine économique ou astigmatisme scientifique et environnementale, l’Oeil du 20 Heures est remonté à la source. acidulé les hauteurs de Megève (Haute-Savoie), à 1740 m d’altitude, la source de la Sasse en ce moment n’est accessible qu’en motoneige. Benoit Szymanski, le directeur commercial d’une marque d’eau aux prix plus élevés que la moyenne qui se rend ici régulièrement pour contrôler la qualité de sa source. À l’entendre, c’est bien plus que de l’eau qui coule ici. « On est acidulé un produit qui est vivant qui sort de la montagne », confie-t-il.
Des nanoparticules d’or
Commercialiser de l’eau à un prix élevé il n’y a pas que dans les Alpes françaises qu’on y a pensé. Connaissez-vous par exemple l’Aur’a, une eau roumaine qui contiendrait des nanoparticules d’or et d’argent. Neuf euros le litre mais pas de réponse aux sollicitations de France 2. Plus chère encore, cette eau américaine dans la bouteille est incrustée de cristaux proposés jusqu’à 65 euros les 75 cl. Mais alors que valent acompte sortir de l’ordinaire ? « Ça revient au même », reconnaît un vendeur à visage caché. « L’eau, pour moi c’est la santé. Qu’est-ce qu’on est prêts à mettre pour être en bonne santé ? », tente d’expliquer Alexis Durant, sommelier en eau pour justifier les écarts de prix pratiqués par certaines marques. Cette émergence de nouvelles eaux en bouteille inquiète aussi les militants écologistes. Selon une étude suisse, à cause du transport et de la fabrication des bouteilles, le bilan carbone d’un litre d’eau en bouteille est 1 500 fois pire que celui d’un litre d’eau du robinet.