L’achat sur internet s’est banalisé, en ville comme en milieu rural. Et c’est un paradoxe : alors que les Français réduisent leur recette de Noël, ils prévoient le même nombre de cadeaux, qu’ils commandent en partie sur internet.
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Il faut compter également la seconde main, qui attire de plus en plus de monde et qui fait travailler les sites comme Vinted ou Leboncoin, à l’aide encore de livreurs. Ce marché en pleine expansion est une aubaine pour la Poste, alors que son activité de distribution de courrier s’écroule et ne représente plus que 16% du chiffre d’affaires. L’activité colis représente maintenant plus de la moitié de ses bénéfices.
La bataille du dernier kilomètre
Rien que dans la journée de mercredi 20 décembre, le groupe la Poste a livré 3,2 millions de colis dans l’hexagone, que ce soit pour des déposes en point relais ou à domicile. La Poste a d’ailleurs embauché 3 000 saisonniers spécialement pour la période. Sur ce créneau de la livraison, la concurrence est pourtant forte. Avec de nombreux acteurs comme Mondial Relay, DHL, UPS, GSL, La Poste rivalise avec des sociétés privées qui n’hésitent pas à casser les prix, à innover aussi.
Aux États-Unis par exemple, Amazon a lancé une expérimentation pour livrer ses colis en une heure par des drones. L’objectif est de atteindre du temps, car tout l’enjeu dans cette bataille de la livraison, est ce qu’on appelle le dernier kilomètre. La dernière ligne droite est souvent la plus compliquée, souvent en ville, plus embouteillée. C’est celle où le livreur perd le plus de temps, pour circuler, se garer et trouver l’adresse.
Un enjeu écologique
Pour cela, la Poste a ouvert depuis deux ans des entrepôts en plein cœur de villes, les « espaces logistiques urbains ». À Paris, elle a transformé l’ancienne poste du Louvre en espace de stockages. Les postiers récupèrent ainsi les colis, qu’ils livrent ensuite à pieds ou en vélo, en évitant les bouchons.
L’enjeu est aussi écologique. Selon Laetitia Dablanc, chercheuse à l’université Gustave Eiffel à Paris, les véhicules de livraison, camions ou estafettes, représentent à eux seuls 20% du trafic routier. C’est donc une source de pollution importante. La Poste met donc le paquet sur les véhicules électriques et les vélos cargos.